Fascinus

Cette robe imprimée de carreaux vichy roses et blancs évoque l’innocence. Elle se voit progressivement « gangrénée », alourdie jusqu’à la pétrification, par des figures phalliques lui remontant le long de l’échine, grimpant peu à peu comme pour la recouvrir, l’étreindre ou l’étouffer. La figure phallique, par sa forme infantile (références aux dessins que l’on retrouve dans les toilettes du collège par exemple) et ses imprimés fleuris, semble détourner le poids écrasant d’une forme de possession, une intrusion venant dominer ou contenir, écraser ou embrasser. Elle interroge également les questions d’éducation genrée.

Du phénomène « Me Too », en passant par les différents combats féministes d’hier et d’aujourd’hui, nos rapports aux genres et aux sexualités dans nos sociétés, notre relation à la « différence », les récents conflits en Afghanistan et leurs conséquences sur la population, cette pièce parle aussi d’un vécu intime.

A travers cette pièce (2020), entre singularités et multiplicités, je questionne un monde qui ne cesse de créer des discriminations asphyxiantes et des systèmes de dominations absurdes, humiliants et opprimants.

Le titre, « Fascinus », est inspiré de l’ouvrage de Pascal Quignard, « Le Sexe et l’effroi ». « La fascination signifie ceci : celui qui voit ne peut plus détacher son regard »

Laisser un commentaire