Narcisse, Persée et Méduse

Cette installation (2021) mêlant sculpture textile, broderie, miroirs et aquarium rempli d’eau, réinterprète, avec humour et poésie, la mythologie grecque sous la forme d’un conte hybride.

Inspirée depuis de nombreuses années par l’ouvrage de Pascal Quignard, « Le sexe et l’effroi » qui fait référence au mythe de Narcisse mais également celui de Persée et Méduse, c’est tout naturellement que je me suis réappropriée ces personnages. La pièce qui en résulte devient alors un personnage hybride et intersexué. La mythologie grecque est riche de multiples interprétations et la psychanalyse s’en est beaucoup inspirée. J’ai donc puisé dans ces différentes adaptations pour réécrire une histoire singulière :

Narcisse : l’eau devient miroir érectile où les tentacules inconsistants se reflètent par effet de symétrie.

Persée : le clitoris-œil brodé fait référence à la notion de pulsion scopique dans l’œuvre de Pascal Quignard qui parle du regard trouant, perçant, pénétrant.

Méduse : dans l’une des interprétations du mythe, Méduse, malheureuse jeune fille violée par Poséidon, est transformée en monstre par la jalouse Athéna. Méduse est également l’archétype de la femme fatale et puissante. Son regard pétrifie tel l’ambivalent Fascinus dans l’œuvre de Pascal Quignard, qui fascine et pétrifie d’angoisse simultanément.

A travers cette installation, j’ai donc souhaité jouer de ces ambivalences en créant un personnage bigarré et confus, situé sur la frontière poreuse de nos désirs et de nos hontes :

Narcisse devient alors un homme complexé par son impuissance et qui idéalise son érectilité dans le reflet de l’eau.

Persée, le héros décapitant la Gorgone, se transforme en clitoris-œil perçant et pénétrant à son tour.

Méduse, dont la tête est représentée par un gland géant surplombé d’une vulve-œil-clitoris, incorpore les genres en son sein.

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